Bâtiment de demain : vers une symbiose entre performance, confort et conscience écologique
Cet hiver, nombre de collectivités ont été amenées à prendre des décisions pour faire face à la hausse des prix de l’électricité : fermeture de piscines, de musées, réduction des décorations de Noël, baisse des températures dans les écoles, etc. Et la plupart des collectivités ont dû renégocier leurs contrats énergétiques, prenant conscience de la hausse et de la versatilité des prix de l’énergie, voyant pour certaines leur budget énergie multiplié par quatre voire cinq.
« Il est un peu dommage d’observer que cette prise de conscience des enjeux énergétiques résulte d’une problématique budgétaire et non environnementale, mais il n’en reste pas moins important que cette prise de conscience ait eu lieu » commente Alric Marc, fondateur d’Eficia, Frenchtech experte du pilotage énergétique des bâtiments tertiaires et collectivités récemment référencée par l’UGAP.
Il poursuit : « Ces dernières semaines nous ont permis de nous rendre compte que les collectivités ne savaient pas ce qu’elles consommaient réellement, d’où venait leur consommation. Une piscine ne consomme pas comme une mairie, ni comme une école, etc. Dans une collectivité, aucun bâtiment ne fonctionne comme un autre, ce qui rend particulièrement complexe la gestion et le pilotage de l’énergie. Or, il est essentiel aujourd’hui qu’elles fassent un état des lieux pour identifier comment elles consomment l’énergie et pour suivre leur consommation au jour le jour. »
Alric Marc déplore que les actions menées jusqu’alors pour réduire leur budget énergétique et participer à l’effort national aient été « des solutions à court terme, voire à très court terme.
L’objectif désormais est de faire perdurer ces gains, de les faire accepter et surtout de les faire de manière plus intelligente. Car fermer une piscine ne peut être une solution sur le long terme. A contrario, on peut faire des économies d’énergie à moyen terme en investissant pour passer l’éclairage public sur des ampoules leds, remplacer les vieilles chaufferies au fioul sur des pompes à chaleur, etc. Ce ne sont que des exemples, mais je pense que 2023 sera une année de fort investissement des collectivités dans les solutions énergétiques, que ce soit pour le chauffage, l’éclairage ou la régulation et les systèmes intelligents de pilotage énergétique. Et à plus long terme, les collectivités doivent déployer une vraie politique de gestion énergétique pour atteindre les objectifs de réduction de 40% des émissions GES fixés par l’Europe. Pour une commune, cela passe aussi par des économies d’énergie sur son parc de bâtiments et sur son parc de véhicules. Des équipes en interne vont devoir prendre en charge le sujet de l’énergie. »
Pour aller plus loin, des solutions sont d’ores et déjà accessibles pour réduire leur facture et impact énergétique, et de nouveaux métiers dédiés à l’énergie pourraient aussi d’ici peu voir le jour au sein des collectivités.