Les Français seraient-ils devenus soudainement plus vertueux ?
Toutes les enquêtes d’opinion montrent que les Français et notamment les jeunes générations ont des craintes sur l’avenir de notre monde en particulier sur les questions d’écologie. En effet, d’après un sondage de LCI, l’éco-anxiété gagne 74% des Français, 85% d’entre eux redoutent l’apparition de phénomènes liés au dérèglement climatique dans leur région d’ici à 5 ans. Nous devrions donc pouvoir nous réjouir des annonces de RTE sur la baisse de 8,5% de nos consommations énergétiques dont l’état a fait largement la promotion.
Pourtant pouvons-nous considérer que cette diminution est attribuable à une prise de conscience collective des enjeux et à des changements profonds dans nos usages ? Il est évident que l’impact d’une réglementation qui s’est durcie en France avec le décret tertiaire oblige un certain nombre d’acteurs économiques à prendre des mesures en faveur de pratiques plus vertueuses. Pour autant, à l’échelle de la population, il est difficile d’attribuer ces résultats à des changements profonds dans nos modes de consommation. La raison principale de cette baisse est directement liée à la crise de l’énergie et à l’augmentation sans précédant des prix de fourniture obligeant de nombreux particuliers et professionnels à changer leurs usages créant au passage des risques d’exploitation pour de nombreuses petites et moyennes entreprises. Les encouragements de l’état auront eu finalement peu d’effet même si les politiques publiques visant à contenir les effets de hausse peuvent être perçues comme une aide précieuse.
En France, les nouvelles normes de construction depuis déjà plusieurs années ont contribué largement à rendre nos bâtiments moins énergivores. Pour autant qu’en est-il des bâtiments existants qui représentent la majorité du parc ? L’évolution des consciences est une réalité mais elle est lente et les moyens d’action pour lutter contre nos dérives énergétiques sont encore trop peu développés.
Le changement de nos habitudes devra donc passer par l’éducation et l’impact de chacun dans cet effort nécessairement collectif.
Au-delà de cette conscience généralisée nous sommes convaincus que la modification de nos usages doit passer par un renforcement de l’innovation et des technologies permettant de mieux consommer. La marge est importante et la mise en place de règles de gestion plus vertueuses est une obligation si nous voulons transformer durablement notre approche vis-à-vis du défi du siècle.
La mise en œuvre de technologies et de services permettant aux bâtiments d’être moins énergivores est une des clés. Les réponses se trouvent déjà en partie dans l’écosystème constitué d’entreprises innovantes qui œuvrent au quotidien pour transformer les mentalités et les habitudes notamment par la mise en œuvre d’outils souvent peu coûteux et non intrusifs.
Comme disait la chanson « pour les jeunes de l’an 2000 ce n’est plus le même deal » et l’état devra participer à cette démocratisation et participer encore plus à la promotion des solutions existantes qui ont fait leurs preuves pour atteindre nos objectifs de sobriété.
Les collectivités : un parc de bâtiment complexe face à la flambée des prix
Cet hiver, nombre de collectivités ont été amenées à prendre des décisions pour faire face à la hausse des prix de l’électricité : fermeture de piscines, de musées, réduction des décorations de Noël, baisse des températures dans les écoles, etc. Et la plupart des collectivités ont dû renégocier leurs contrats énergétiques, prenant conscience de la hausse et de la versatilité des prix de l’énergie, voyant pour certaines leur budget énergie multiplié par quatre voire cinq.
« Il est un peu dommage d’observer que cette prise de conscience des enjeux énergétiques résulte d’une problématique budgétaire et non environnementale, mais il n’en reste pas moins important que cette prise de conscience ait eu lieu » commente Alric Marc, fondateur d’Eficia, Frenchtech experte du pilotage énergétique des bâtiments tertiaires et collectivités récemment référencée par l’UGAP.
Il poursuit : « Ces dernières semaines nous ont permis de nous rendre compte que les collectivités ne savaient pas ce qu’elles consommaient réellement, d’où venait leur consommation. Une piscine ne consomme pas comme une mairie, ni comme une école, etc. Dans une collectivité, aucun bâtiment ne fonctionne comme un autre, ce qui rend particulièrement complexe la gestion et le pilotage de l’énergie. Or, il est essentiel aujourd’hui qu’elles fassent un état des lieux pour identifier comment elles consomment l’énergie et pour suivre leur consommation au jour le jour. »
Alric Marc déplore que les actions menées jusqu’alors pour réduire leur budget énergétique et participer à l’effort national aient été « des solutions à court terme, voire à très court terme.
L’objectif désormais est de faire perdurer ces gains, de les faire accepter et surtout de les faire de manière plus intelligente. Car fermer une piscine ne peut être une solution sur le long terme. A contrario, on peut faire des économies d’énergie à moyen terme en investissant pour passer l’éclairage public sur des ampoules leds, remplacer les vieilles chaufferies au fioul sur des pompes à chaleur, etc. Ce ne sont que des exemples, mais je pense que 2023 sera une année de fort investissement des collectivités dans les solutions énergétiques, que ce soit pour le chauffage, l’éclairage ou la régulation et les systèmes intelligents de pilotage énergétique. Et à plus long terme, les collectivités doivent déployer une vraie politique de gestion énergétique pour atteindre les objectifs de réduction de 40% des émissions GES fixés par l’Europe. Pour une commune, cela passe aussi par des économies d’énergie sur son parc de bâtiments et sur son parc de véhicules. Des équipes en interne vont devoir prendre en charge le sujet de l’énergie. »
Pour aller plus loin, des solutions sont d’ores et déjà accessibles pour réduire leur facture et impact énergétique, et de nouveaux métiers dédiés à l’énergie pourraient aussi d’ici peu voir le jour au sein des collectivités.
Crise de l’énergie et aides aux entreprises prolongées : entre bonne nouvelle et risque à long terme
Le montant de l’aide et les plafonds qu’elle peut atteindre (relevés à 4, 50 et 150 millions d’euros) varient en fonction de la situation de l’entreprise.
Les entreprises concernées sont les grandes consommatrices d’énergie qui ont subi une hausse des coûts d’approvisionnement de gaz naturel, d’électricité, de chaleur ou de froid produits à partir de gaz naturel ou d’électricité entre mars 2022 et décembre 2023 et dont l’activité en est particulièrement affectée. Concrètement, leurs dépenses en énergie doivent être équivalentes à au moins 3% de leur chiffre d’affaires en 2021, et leur facture doit avoir grimpé de plus de 50% par rapport à cette année-là.
Pourquoi les aides face à la flambée des prix sont importantes pour les entreprises ?
Les entreprises paient l’emballement des prix de l’énergie entre juillet et octobre 2022, période pendant laquelle les professionnels renégociaient leurs contrats annuels avec leurs fournisseurs. Dès janvier, les professionnels vont donc devoir faire face à de lourdes augmentations de leur facture et dans ce contexte, l’aide octroyée aux entreprises est essentielle et sa prolongation jusqu’à décembre 2023 est une bonne nouvelle.
Les prix de l’électricité sur le marché spot sont largement inférieurs à ceux que nous avons connu sur la fin d’année 2022 alors que paradoxalement les entreprises se retrouvent en ce début d’année avec une facture beaucoup plus importante qui ne reflète pas le prix actuel de l’énergie. Cette situation pénalise les entreprises en augmentant considérablement leurs charges d’exploitation et posant pour certaines un risque de déficit et pire pour certains.
Une situation qu’il est possible d’éviter.
Sans les aides et le rééquilibrage progressif de nos capacités de production, beaucoup d’industries auraient pu fermer ou se seraient délocalisées afin d’éviter l’inflation galopante des prix de l’énergie en France. Les dispositifs annoncés par l’état sont donc déterminant dans la gestion de cette crise et pour assurer le maintien de nombreuses activités sur notre territoire.
Ces aides sont-elles suffisantes et équitables ?
Néanmoins, il est possible que les conditions d’obtention de ces aides mettent à l’écart un grand nombre d’entreprises qui, par effet de seuil, risquent de perdre beaucoup d’argent. La question de la taille des entreprises créait un système parfois non équitable pour bénéficier d’un tarif réglementé qui rend possiblement injuste l’attribution des aides alors que les besoins et dépenses énergétiques sont les mêmes.
Ces aides ne devraient-elles pas disparaitre à terme ?
Le fait que les aides ne soient pas automatiques et qu’il y ait des démarches à suivre et des conditions d’attribution reste tout de même réaliste car il est fondamental que tout le monde prenne conscience du coût de l’énergie. Nous l’avons vu, lorsque nous fournissons des efforts et que les entreprises et les particuliers y travaillent ensemble, il est possible de générer des économies d’énergie. D’après RTE, nos efforts collectifs ont payé les derniers mois de 2022 (environ 9% d’économie en quelques semaines) et ce, sans faire d’investissements, uniquement en changeant nos usages. Ce qui est regrettable c’est qu’il aura fallu une fois de plus réagir face au risque financier et non en vertu du bien commun et des enjeux environnementaux.
Néanmoins les aides permanentes sont un risque qui pourrait créer de mauvaises habitudes. L’énergie a un coût mais avant tout un impact sur l’environnement et c’est sur ce plan qu’il faut changer nos habitudes. Nous devons nous habituer à devoir assumer des tarifs énergétiques plus élevés et, les aides devront finir par laisser place à des investissements tournés vers des usages moins polluants et rapidement moins subventionner les énergies émettrices de CO2 qui ont un coup économique et impact écologique qui n’est plus acceptable.
EFICIA est désormais référencé dans le catalogue multi-éditeurs de l’UGAP !
EFICIA est désormais référencé via SCC par l’UGAP et sa solution de pilotage énergétique des bâtiments est disponible au catalogue multi-éditeurs de l’UGAP.
Ce référencement constitue une nouvelle étape dans la stratégie de développement d’EFICIA et ses ambitions de poursuivre son expansion et de multiplier son réseau de partenaires.
Qu’est-ce que l’UGAP ?
L’UGAP est un établissement public industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle de deux ministères (Economie et Education Nationale). L’UGAP est une centrale d’achats publics française et est le principal organisme à effectuer cette fonction.
De par son statut de centrale d’achat et du fait de son fonctionnement en achat pour revente, l’UGAP permet aux titulaires de ses marchés de s’adresser à l’ensemble de la commande publique au travers de la signature d’un marché unique et de bénéficier d’une réduction de leurs coûts administratifs, commerciaux, et financiers.
Pourquoi passer via l’UGAP pour un marché public
Passer par la centrale d’achats permet de bénéficier de certains avantages :
- Une simplification de la commande publique : l’UGAP prend en charge l’exécution des commandes et la relation avec les fournisseurs, réduisant ainsi les coûts de procédures, de déploiement et de gestion.
- Une sécurité juridique : la réglementation relative aux marchés publics est respectée
- Un achat immédiat : l’acheteur public est dispensé de procédures en matière de publicité et de mise en concurrence, peu importe le montant de son achat
- Les marchés sont notifiés
- La mise à disposition par la centrale d’achats d’un outil permettant de réaliser les devis et les commandes, et d’en avoir le suivi en ligne
Pourquoi EFICIA est référencé auprès de l’UGAP ?
Le référencement dans le répertoire de l’UGAP est avant tout une marque de confiance, et permet surtout de rendre accessible aux collectivités les services de pilotage énergétique.
L’UGAP permet aux acteurs comme EFICIA d’accéder à l’ensemble de la commande publique via un portail et au travers de la signature d’un marché unique et de bénéficier d’une réduction de leurs coûts administratifs, commerciaux, et financiers.
L’union permet également aux collectivités d’accéder immédiatement, et sans avoir à conclure un quelconque marché, à plus d’1,4 million de références actives issues de plus de 3400 marchés actifs via une plateforme de commande en ligne.
A propos d’EFICIA
Créée en 2013, EFICIA est une jeune entreprise française innovante spécialisée dans le pilotage énergétique des bâtiments tertiaires. Pionnière sur le marché́ de la transition énergétique, elle est la première à avoir développé́ une solution globale et 100% intégrée capable d’optimiser en temps réel le fonctionnement des équipements CVC et éclairage des bâtiments grâce à̀ des algorithmes intelligents et à une équipe d’énergéticiens disponibles 24/7.
Le décret tertiaire, dispositif crucial face à l’inflation et aux objectifs climatiques
À l’heure où l’État français vise une neutralité carbone à horizon 2050, le Dispositif Éco Efficacité Tertiaire (DEET), également appelé « décret tertiaire », n’est pas un énième coup d’épée dans l’eau. Par Alric Marc, fondateur d’Eficia
S’inscrivant dans le prolongement des rapports du GIEC et plus spécifiquement de la loi ELAN promulguée en 2018, cette nouvelle réglementation en vigueur depuis fin 2019 tend à réduire considérablement et progressivement la consommation énergétique des bâtiments tertiaires de l’Hexagone, responsables à eux seuls d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Elle s’adresse aussi bien aux propriétaires qu’aux locataires de bâtiments dont la surface d’exploitation est supérieure ou égale à 1 000 m2 et constitue de fait un véritable levier de massification de la rénovation énergétique du parc tertiaire, autant public que privé.
Et sa mise en œuvre va prochainement se concrétiser par une première étape durant laquelle les entreprises devront impérativement avoir leurs données de consommation énergétique finale de 2020 et 2021 sur la plate-forme Operat de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).
Une formidable opportunité pour les entreprises
Si de nombreuses mesures imposées par l’État peuvent rimer avec charge supplémentaire et complexité, ce n’est pas le cas du décret tertiaire. L’amende administrative de 1500 euros pour les personnes physiques (et 7500 euros pour les personnes morales) en cas de non-respect pourrait presque paraître facultative tant il est intéressant pour une organisation de suivre cette réglementation, sans que cela ne soit trop fastidieux.
En effet, après avoir déclaré les surfaces auxquelles elle est assujettie et choisi un seuil ou une année de référence liés aux objectifs demandés, le décret lui permet de faire un état des lieux de la construction et d’étudier toutes les solutions d’amélioration possibles pour calculer le retour sur investissement généré. Si celui-ci est inférieur à 6 ans, mais que l’entreprise décide de ne pas effectuer pas les travaux, elle est obligée de le justifier. Cependant, à dire vrai, aujourd’hui, les solutions sur le marché sont rentabilisées en 1 ou 2 ans, d’autant plus si elles sont cumulées. Ce décret constitue un facteur clé dans la levée de certains freins et va agir à plusieurs niveaux, y compris en faveur de l’éducation à la transition écologique de l’ensemble des collaborateurs. Il permet aux entreprises de découvrir des solutions performantes et de faire à termes des économies substantielles surtout en cette période où les montants des contrats de fourniture d’énergie vont potentiellement tripler.
En résumé, tout en offrant aux entreprises la possibilité d’être plus vertueuses via les différentes actions qu’elles doivent entreprendre (améliorer la performance énergétique des bâtiments ; installer des équipements performants et mettre en place des dispositifs de contrôle et gestion active de ces appareils ; faire évoluer le comportement des occupants), le décret tertiaire va permettre de limiter l’impact de l’inflation et accompagner la conduite du changement.
Une nouvelle pierre à l’édifice de la transition énergétique dans le tertiaire
S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer. Les entreprises n’ont d’ailleurs plus d’excuses, car de nombreuses aides financières sont proposées par les pouvoirs publics. Par exemple, l’ADEME peut financer 50% du coût d’une assistance à maîtrise d’ouvrage qui réalisera les études et interventions nécessaires au Contrat de performance énergétique (plafond : 100.000 euros). Il est également possible d’activer les Certificats d’économie d’énergie (CEE), accordés sous forme de primes et permettent de réduire le coût des travaux de 30 à 60%.
Toutefois, s’il s’applique déjà aux industriels et aux transports, force est de constater qu’il reste limité dans la mesure où il ne tient pas compte de certains critères fondamentaux, tels que les achats effectués à l’étranger qui engendrent une dette carbone considérable. Il mériterait d’être enrichi pour pouvoir répondre aux problématiques qui peuvent se poser à nous dans ce contexte de crise. Par exemple, pourquoi ne pas instaurer une taxe carbone proportionnelle aux émissions de carbone aux frontières ? Les entreprises pourraient ainsi quantifier dans le détail leur empreinte carbone. En y intégrant certaines données, sa portée impacterait l’ensemble de la chaîne de valeurs d’une organisation et deviendrait mondiale. Mais en dépit de cette analyse, le décret va avoir des effets à la fois en termes sociaux, économiques et environnementaux qui seront ressentis prochainement.
Avec le décret tertiaire, les enjeux sont de taille : réduire les consommations d’énergie d’au moins 40% d’ici à 2030, 50% d’ici à 2040 et 60% d’ici à 2050. Associé au décret BACS (« Building Automation & Control Systems ») qui oblige à installer des systèmes de régulation intelligents à échéance 2025 si la puissance nominale de chauffage du bâtiment est > 290 kW, le retour sur investissement pour une entreprise et ses effets bénéfiques à l’échelle micro comme macro n’en seront que plus rapides. Ces réglementations viennent renforcer l’idée qu’il est temps, plus que jamais, d’agir pour l’avenir, mais qu’il reste aussi beaucoup à faire.
L’effacement pour diminuer les consommations en heures de pointe et éviter les coupures
Alors que tous les experts alertent sur la possibilité de coupures cet hiver et que le gouvernement appelle à la sobriété énergétique, les acteurs de l’énergie commencent quant à eux à parler d’effacement pour pallier le manque de ressources résultant de l’indisponibilité des centrales nucléaires françaises et de l’arrêt d’approvisionnement en gaz par la Russie.
L’effacement est un dispositif visant à baisser sa consommation en période dite « de pointe », autrement dit aux heures de pic de consommation (généralement 12h-14h et 18h-20h), pour équilibrer le réseau électrique, en échange d’une incitation financière. Si ce dispositif concerne uniquement les très gros consommateurs (industriels), ces derniers jours certains appellent à l’étendre aux particuliers.
Alric Marc, fondateur d’EFICIA, French Tech innovante experte du pilotage énergétique des bâtiments tertiaires, apporte son éclairage sur la situation : « en France, le dispositif d’effacement avait été historiquement mis en place pour aider certaines régions comme la Bretagne qui importe beaucoup d’électricité. Mais, cet hiver, la CRE pourrait demander à RTE d’appeler à l’effacement afin de gérer de gros manques d’énergie pour contrer les vagues de froid sur toute la France. Car pour éviter de mettre tout son réseau en péril si la demande est trop forte, RTE pourrait être amené à réaliser des coupures. La Bretagne à nouveau, étant une région avec peu de production, pourrait alors être la première à subir ces coupures. Autrement dit, l’effacement qui était historiquement mis en place pour l’équilibre du réseau mais qui n’était jusque-là pas un ‘vrai sujet’, devient aujourd’hui, en France métropolitaine, un sujet économique et géopolitique. »
Il poursuit : « Cet hiver, on peut s’attendre à voir des entreprises faire de l’effacement sur demande de RTE, mais pas uniquement. Le marché de l’énergie étant tellement volatile, certains fournisseurs refusent de s’engager sur des prix fixes sur certaines périodes et proposent uniquement des prix dits ‘spot’ pouvant être extrêmement élevés sur les heures de pointe. Certaines entreprises s’interrogent donc sur la possibilité de faire de l’effacement que je qualifierais de volontaire ; c’est-à-dire de décaler leurs usages et baisser leur consommation sur les heures où les tarifs de l’électricité sont les plus élevés afin d’avoir une équation économique plus intéressante. Depuis un mois, nous observons une demande proactive de la part de nos clients en ce sens. Et plus les prix du marché de l’énergie seront volatiles et plus l’effacement volontaire entrera dans les pratiques des entreprises. Le sujet pourrait même perdurer sur les deux à trois prochaines années, jusqu’à entrer dans les pratiques usuelles des entreprises. Mais cela aura de nombreuses implications organisationnelles, notamment pour les RH. »
« Si l’effacement est inévitable cet hiver pour éviter les coupures et pallier des tarifs très élevés, il faudrait selon moi le faire perdurer dans le temps et avoir de plus en plus de mécanismes incitatifs. Car outre ses avantages économiques, lisser les consommations d’énergie de l’ensemble du pays permet aussi de réduire la production d’énergie via des centrales très émettrices de carbone (les centrales à charbon notamment qui viennent compléter la production issue du nucléaire et des énergies renouvelables). D’autant plus qu’avec le réchauffement climatique, les pics de consommation vont aussi se produire l’été comme c’est d’ores et déjà le cas aux Etats Unis. C’est pourquoi il est primordial d’instaurer et de conserver cette pratique sur le long terme » recommande Alric Marc.
20% des consommations énergétiques des points de vente sont évitables
L’actualité souligne chaque jour l’importance de l’énergie dans le quotidien des Français. Qu’il s’agisse des particuliers ou des entreprises, chacun a un rôle à jouer afin de réduire sa consommation énergétique.
Dans ce contexte environnemental et économique sous tension, et à quelques jours de la Journée Mondiale de l’Environnement, les experts d’Eficia, une French Tech globale et innovante qui accompagne les entreprises souhaitant réduire leur impact écologique, relèvent que :
En moyenne, les points de vente pourraient économiser 20% de leur consommation en énergie.
Alric Marc, fondateur et président d’Eficia, commente ce chiffre : “Pour un point de vente de 5000m² qui consomme en moyenne 500 Mwh par an, cela représente une économie annuelle d’environ 100 Mwh par an, soit 15000€ (selon les tarifs actuels).”
Selon lui, “ces 20% d’économie potentielle pourraient être obtenus notamment en :
- S’assurant que les équipements ne consomment pas inutilement de l’énergie en période d’inoccupation
- En optimisant le fonctionnement des équipements pendant les périodes d’occupation (scénario horaire, consigne de température, etc.)
- En jouant sur l’inertie du bâtiment en permanence
- En programmant les scénarios en fonction des prévisions météo.”
Il est essentiel aujourd’hui d’analyser en détail la consommation énergétique type d’un point de vente moyen et de mettre en place les bonnes pratiques facilement déployables aujourd’hui pour une consommation plus vertueuse et moins onéreuse.
L’influence des changements climatiques sur les bâtiments
Lorsque l’on aborde le sujet des changements liés au climat, on parle principalement du réchauffement climatique. Ces dernières années, les étés sont de plus en plus chauds et commencent de plus en plus tôt. Un état de fait qui n’est pas sans conséquences pour le secteur du bâtiment tertiaire et résidentiel.
Faire face aux changements climatiques
En France, les bâtiments ne sont pas toujours prêts à faire face aux changements climatiques, surtout lors des fortes chaleurs. Bien souvent équipés de systèmes de chauffage, ils sont peu à être dotés de systèmes de refroidissement. Pourtant, avec le réchauffement climatique qui se fait de plus en plus présent, régler la question des solutions de refroidissement devient une nécessité pour tous les bâtiments.
Certains pays comme l’Espagne ou les Etats-Unis l’ont bien compris et sont déjà équipés depuis plusieurs années afin de faire face aux fortes chaleurs. En France, on installe de plus en plus de systèmes de climatisation dans les bâtiments neufs. Quant à ceux qui n’en avaient pas, ils en sont bien souvent équipés lors de travaux de rénovation.
L’isolation
Isoler un bâtiment permet de réduire intelligemment les dépenses énergétiques liées à la climatisation. Les tendances de l’architecture moderne veulent que les bâtiments possèdent de plus en plus de surfaces vitrées. Malheureusement, ces surfaces peuvent rendre la chaleur intérieure encore plus importante. Il y’a donc une prise en considération des bureaux d’études et des architectes qui cherchent à concevoir des bâtiments plus isolés afin de les adapter d’avantage aux changements qui découlent du réchauffement climatique. En installant des toitures ou des murs végétalisées, par exemple ou encore en favorisant les bâtiments aux murs blancs, puisque ces derniers captent moins la chaleur que les murs plus sombres. De plus, un bâtiment bien isolé pour l’été le sera également pour l’hiver. Il consommera ainsi beaucoup moins de chauffage.
Les brise-soleils
Très utilisés pour les constructions de ces dernières années, les brise-soleils sont des systèmes innovants qui s’installent devant les fenêtres des bâtiments. En fonction de l’orientation du soleil, ils sont capables de faire de l’ombre afin que les fenêtres ne soient pas directement touchées par la chaleur. A l’aide des nouvelles technologies, ces équipements peuvent même s’adapter à la météo via des systèmes automatiques de type GTB. En hiver, si le soleil est bas, on peut également faire en sorte que les brise-soleils ne fassent pas d’ombre afin d’apporter de la chaleur de l’extérieur et de consommer moins d’énergie liée au chauffage.
Malheureusement, le réchauffement climatique va pousser à avoir de plus en plus de consommations énergétiques l’été. Les bâtiments vont de plus en plus essayer de s’adapter et d’être autonomes, que ce soit en installant des systèmes de climatisation, des panneaux photovoltaïques, de brise-soleil ou encore des murs végétaux, afin de se prémunir de chaleurs qui s’annoncent de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues.
Par Alric MARC, Fondateur d’EFICIA
L’Humain au cœur de l’optimisation énergétique du bâtiment
Développement durable, économie d’énergie dans le bâtiment, loi Elan, décret tertiaire, hausse des prix de l’énergie… Nous en entendons parler tous les jours, d’autant plus que le bâtiment représente un des plus gros pôles de consommation d’énergie en France. Nombre de solutions et technologies fleurissent pour aider les entreprises à naviguer à travers les différentes contraintes et vers les opportunités. Mais qu’est-il du rôle de l’humain dans ces sujets ?
Les usages quotidiens : un impact considérable
Alors que les nouvelles technologies liées à l’IoT et au Big Data se multiplient dans la performance énergétique et plus généralement, dans l’activité des bâtiments, le facteur humain reste le plus important pour générer des économies d’énergies ou des actions environnementales.
Et, avant de connecter votre bâtiment et faire appel à un service de pilotage à distance de vos équipements – le plus efficace aujourd’hui pour maximiser son exploitation – il y a beaucoup d’actions rapides, simples et efficaces à enclencher par les utilisateurs.
Tout commence par l’approche des occupants quant à la consommation d’électricité. Là où à la maison, la facture et les lumières restées éteintes impactent directement le portefeuille, il est vrai qu’au bureau ou dans les bâtiments publics, le sentiment est tout autre.
La première action est donc de sensibiliser les personnes au gestes éco-responsables et expliquer de l’enjeu n’est pas dans “qui paie la facture” mais “quelles conséquences” nos habitudes de consommations peuvent avoir sur l’environnement et sur l’utilisation des ressources énergétiques. Que ce soit au foyer ou en dehors, les usages de chacun devraient contribuer aux économies d’énergie.
La lumière n’est bien entendu pas le seul levier d’une bonne transition énergétique : le chauffage reste aujourd’hui l’un des plus grosses dépenses des ménages et des entreprises. Et comme pour la lumière, là où nous faisons attention de ne pas alourdir la facture à la maison en gardant le chauffage à 20°, il est plus facile de remonter la température jusqu’à 25° en hiver. Néanmoins, le confort thermique idéal se situe près des 20° et cette température est suffisante pour préserver un confort thermique optimal pour les occupants.
L’utilisateur responsable a un énorme impact sur l’optimisation de l’énergie d’autant plus qu’il existe des moyens pour trouver le juste équilibre en consommation et confort.
Les nouvelles technologies : auto-suffisantes ?
On pense souvent à tort que la technologie permet de tout automatiser. Mais une technologie, aussi parfaite soit elle, sans contrôle humain, présentera nécessairement des dérives ou un manque d’optimisation.
En effet, de plus en plus de bâtiments dits “connectés” voient leurs performances décroitre avec le temps et rencontrer multiples dysfonctionnements. La première année, les systèmes installés fonctionnent sans surveillance mais au fur et à mesure de l’évolution du bâtiment, la multitude de systèmes qui ont été programmés initialement finissent, par manque d’attention, à ne plus répondre aux attentes.
L’intervention humaine reste donc essentielle à la bonne exploitation des sites et complémentaires aux automatisations ; par exemple pour un bâtiment dont l’utilisation prévue initialement de 13 heures passerait à 10h. Un mainteneur ou un technicien ou un énergéticien doit réajuster les paramètres afin d’optimiser l’exploitation et continuer de générer des économies d’énergie.
Au final, les technologies sont un excellent outil pour gérer l’activité dans les bâtiments mais elles restent une aide maitrisée dans le temps, à l’humain ; que ce soit pour maîtriser les consommations, maximiser l’exploitation ou simplement dans une démarche de développement durable.
Le suivi énergétique : l’atout humain
Dans le secteur des bâtiments et dans les métiers de maintenance et de gestion des sites, les analyses de la consommation et le le suivi énergétique prennent de plus en plus d’importance dans les réflexions sur l’activité des entreprises.
Parallèlement à cela, ces dernières années, les industries ont pris le virage de la digitalisation. Il en résulte une production élevée de données énergétiques issues de compteurs, de capteurs, de machines, d’automates, d’objets connectés etc. Ces informations constituent une véritable mine d’or, souvent sous-exploitée.
Nombre de technologies et d’outils permettent aujourd’hui de suivre en temps réels ces données et de remonter des informations critiques sur l’activité, comme des pannes ou des dysfonctionnements. Cependant, ces alertes demeurent insuffisantes car elles n’apportent pas de solution ou d’action.
Et parce que pointer du doigt les dysfonctionnements ne suffit pas, l’intervention humaine reste essentielle à la bonne exploitation d’un bâtiment. Par exemple, si la consommation d’un site augmente lorsqu’il fait chaud, pourquoi ne pas installer des panneaux photovoltaïques comme solution ? Les données et les technologies qui permettent de les collecter et les remonter ne peuvent pas la décision d’investissement.
C’est bel et bien la combinaison de l’expérience humaine et de la précision des données qui améliorera durablement la performance énergétique du bâtiment. Et à ce titre, il doit rester maître de la transition énergétique.
Enfin, si bien souvent un bâtiment est construit dans un but spécifique, sa durée de vie, comprise en moyenne entre 50 et 100 ans, implique forcément une évolution de ses principales fonctions. Des bureaux peuvent se transformer en piscine, en hôtel, etc.
Autant d’exemples qui montrent que se passer de l’humain dans un projet d’optimisation énergétique reste une hypothèse ni souhaitable, ni réaliste, ni probante.
Par Alric MARC, directeur général d’EFICIA.
La révolution énergétique au service de la croissance des entreprises
Pour beaucoup d’entreprises, investir dans le développement durable représente un gouffre financier. Cependant, selon une étude publiée par la “Barclays Bank”, devenir une entreprise éco-responsable profiterait à sa rentabilité et sa croissance économique. D’après cette étude, 73% des interrogés pensent avoir réalisé des bénéfices depuis qu’ils ont investi dans le développement durable et 40% disent que cette transition écologique a eu un impact favorable sur leurs affaires.
Comment le développement durable peut-il devenir un levier de croissance pour les entreprises ?
Bien souvent jugé à tort comme un frein économique, le développement durable et les politiques RSE de manière générale sont considérées comme trop onéreuses ou encore trop contraignantes à mettre en œuvre. Sous l’impulsion de dispositifs et d’incitations financières et par la volonté de certains de vouloir favoriser l’émergence de politiques sociétales et environnementales dans leur stratégie globale, certaines grandes entreprises ont pu constater le rôle positif joué par le développement durable et son impact non négligeable sur la rentabilité et la croissance de leur chiffre d’affaires. Ce levier est en fait multiple et repose sur trois valeurs principales : l’amélioration de la rentabilité et de la croissance économique, l’amélioration de la performance des équipes et l’amélioration de l’exploitation des bâtiments.
L’amélioration de la rentabilité et de la croissance
Investir dans le développement durable c’est contribuer directement à produire des économies d’énergie importantes et potentiellement durables en fonction des solutions mises en œuvre. La performance énergétique et les politiques associées représentent donc un moyen très objectif pour les entreprises de réduire leurs charges et leurs coûts de fonctionnement et ainsi pouvoir investir sur d’autres sujets. Ce qui était initialement un centre de coûts peut donc être transformé en un centre de profits grâce aux économies transversales qui vont être générées. Aujourd’hui l’investissement nécessaire à la mise en place de solutions favorisant la rentabilité et la croissance n’est plus un frein et les modèles économiques associés proposés par quelques entreprises innovantes du marché affichent des rentabilités quasi immédiates. Une entreprise engagée dans l’environnement c’est aussi un vecteur d’image de marque non seulement auprès de leurs clients mais également auprès de ses propres ressources internes, constituant au passage un élément de croissance supplémentaire.
L’amélioration de la performance des équipes
Investir dans le développement durable par la mise en place d’outils et de solutions techniques favorisant le confort thermique peut aussi être un élément moteur du changement et influencer la performance des équipes. Depuis 15 ans, toutes les études convergent dans le même sens, le confort et le bien être en entreprise favorisent l’implication des équipes dans leur travail et leur productivité jusqu’à leur attachement à l’entreprise elle-même. De plus, beaucoup de salariés apprécient le fait de travailler dans une entreprise concernée par l’environnement et se sentent plus à l’aise dans une structure adoptant des gestes éco-responsables et étant soucieuse de leur bien-être. Une meilleure gestion des températures notamment, permet aux employés de se sentir plus en confort dans leur espace de travail et réduit les risques d’arrêts maladie que peuvent causer des températures mal adaptées.
L’amélioration de l’exploitation technique.
Investir dans le développement durable c’est également s’assurer par la collecte de données, une meilleure vision du fonctionnement de son entreprise (collecte des déchets, consommations énergétiques des bâtiments…etc) et pouvoir agir plus directement sur l’exploitation technique et favoriser ainsi une meilleure gestion des coûts d’exploitation en permettant par exemple de prévenir les éventuelles pannes de matériels pour mieux optimiser les opérations de maintenance.
Réduire son impact sur l’environnement tout en faisant des bénéfices est donc une réalité. Prendre en considération les nombreux bénéfices du développement durable est la première étape d’une transition énergétique réussie, afin qu’elle soit finalement perçue comme ce qu’elle est réellement : un levier de croissance.
Par Alric MARC, Fondateur d’EFICIA