Bâtiment de demain : vers une symbiose entre performance, confort et conscience écologique
Les chiffres récents sont alarmants : la France n’a malheureusement pas atteint ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2022, d’après le dernier rapport de l’Observatoire énergie-climat. Les émissions nettes dépassent de près de 20 millions de tonnes équivalent CO2 les objectifs fixés dans la stratégie nationale bas-carbone.
Et même si les émissions de gaz à effet de serre de la France sont en recul de 4,3% sur les six premiers mois de 2023 par rapport au premier semestre 2022, cela ne reste pas suffisant (selon les dernières évaluations du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique. L’industrie -10%, la production d’énergie -8% et les bâtiments -7%). Pour atteindre ses objectifs, la France doit doubler cet effort.
De plus, les entreprises représentent une part importante des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays. En 2022, elles ont émis 122,4 millions de tonnes de CO₂, soit environ 25 % des émissions nationales. Ces émissions sont principalement dues aux activités de production, de transport et de consommation d’énergie.
En effet, les entreprises émettent des GES tout au long de leur chaîne de valeur, de la production à la distribution de leurs produits et services. Selon une étude menée par la Commission européenne en 2020, l’industrie manufacturière, les transports et l’énergie représentent ensemble environ 80 % des émissions de GES des entreprises de l’Union européenne (UE).
Nous avons impérativement besoin d’investir massivement dans la lutte contre les effets du réchauffement climatique si nous voulons rester sous la limite des 1,5°C.
Face à l’urgence climatique, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’engager pour réduire leur empreinte carbone. Mais comment concilier croissance économique et transition écologique ?
Comment concilier croissance et sobriété ?
Réduire l’impact carbone ne signifie pas freiner la croissance des entreprises. Il est possible d’améliorer la manière de produire sans réduire la quantité ni la qualité des produits ou services.
Les principales sources d’impact carbone des entreprises se trouvent dans les secteurs les plus émetteurs, tels que l’énergie, les transports et l’industrie. Il est également important de prendre en compte l’ensemble du cycle de vie d’un produit ou d’un service pour évaluer son impact carbone total. Cela permet d’identifier les étapes de la chaîne de production qui ont le plus d’impact et de trouver des moyens de les réduire.
3 mesures simples à l’échelle de l’entreprise :
- MESURER
La première étape consiste à mesurer l’empreinte carbone de l’entreprise. Cela signifie évaluer les émissions de gaz à effet de serre générées par l’ensemble de ses activités.
La mesure de l’impact carbone est un processus essentiel pour les entreprises qui cherchent à réduire leur empreinte carbone et à s’aligner sur les objectifs de développement durable. Les entreprises peuvent utiliser des outils tels que l’approche bilan carbone pour évaluer leur impact carbone. Cette méthode consiste à prendre en compte non seulement les émissions directes, mais aussi celles qui sont indirectes, tout au long du cycle de vie d’un produit ou d’un service. Il est important de mesurer et de quantifier l’impact carbone afin d’identifier les principaux contributeurs, d’élaborer des plans d’action concrets et de suivre les progrès réalisés dans le temps.
La transparence et la communication des résultats de mesure sont également essentielles pour favoriser une prise de conscience et une action collective. Les entreprises peuvent utiliser des plateformes de reporting pour rendre compte de leurs émissions de gaz à effet de serre et de leurs progrès en matière de réduction d’impact carbone.
- RÉDUIRE
Après avoir mesuré leur empreinte carbone, les entreprises peuvent mettre en œuvre des initiatives visant à réduire leurs émissions. Cela peut impliquer l’adoption de pratiques plus durables, telles que la transition vers des sources d’énergie renouvelable pour alimenter les opérations ou l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et des processus. Parmi les actions les plus courantes, on retrouve :
Action
Description
Optimisation énergétique
Les entreprises identifient les sources de gaspillage d’énergie et mettent en place des mesures pour les réduire. Elles adoptent des technologies plus économes en énergie, comme l’éclairage LED ou les bâtiments à haute performance énergétique.
Utilisation d’énergies renouvelables
Les entreprises investissent dans des sources d’énergie renouvelables pour réduire leur consommation de combustibles fossiles. Elles installent des panneaux solaires ou éoliennes sur leurs sites et achètent de l’énergie verte auprès de fournisseurs certifiés.
Amélioration de l’efficacité énergétique
Les entreprises optimisent leurs processus pour réduire leur consommation d’énergie. Elles réduisent les temps de production, limitent les déchets et améliorent la gestion des ressources.
Adoption de technologies plus propres
Les entreprises intègrent des technologies plus propres dans leur processus de production. Elles utilisent des produits moins polluants, comme les peintures sans solvant ou les produits de nettoyage écologiques.
- COMPENSER
Même après avoir pris des mesures pour réduire leurs émissions, certaines entreprises auront toujours des émissions résiduelles. Pour compenser ces émissions, elles peuvent investir dans des projets de compensation environnementale, tels que des programmes de reforestation, des projets d’énergie renouvelable, ou le soutien à des communautés locales pour réduire leur propre empreinte carbone. Par exemple, une entreprise de technologie peut investir dans un projet de reforestation qui plante des arbres pour absorber le CO2 de l’atmosphère équivalent à leurs émissions résiduelles, créant ainsi un bilan carbone neutre.
L’efficacité énergétique : la clé de la réduction de son impact carbone
C’est un fait, le secteur du bâtiment pollue car il représente 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises et il génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). À l’heure où la transition écologique devient une priorité, le pilotage énergétique des bâtiments s’impose comme un élément central dans la stratégie des entreprises françaises désireuses de réduire leur impact environnemental.
Cette approche vise à optimiser la gestion de la consommation d’énergie au sein des infrastructures, qu’il s’agisse de bureaux, magasins, plateformes logistiques ou collectivités. En tirant parti de technologies avancées telles que l’Internet des objets (IoT), les capteurs intelligents et les systèmes de gestion centralisée, les entreprises peuvent surveiller et contrôler leur utilisation d’énergie de manière proactive.
Cela se traduit par une réduction de la facture énergétique, une diminution des émissions de gaz à effet de serre et une amélioration de la durabilité globale des infrastructures.
En optimisant l’éclairage, la climatisation, le chauffage et d’autres systèmes, les bâtiments deviennent plus efficaces sur le plan énergétique, contribuant ainsi à atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 de la France. De plus, ces initiatives peuvent générer des bénéfices économiques substantiels à long terme, en renforçant la compétitivité des entreprises tout en renforçant leur engagement envers la protection de l’environnement.